Prendre 5 minutes pour soi pour être mieux avec l’autre

En quoi jouir de sa capacité orgastique est important ?

En quoi jouir tout simplement est une chose importante à nos yeux ?

En quoi jouir d’une bonne santé et ce à tout point de vue : mental, physique, psychique, sexuel,… est une de nos priorités ?

En quoi prendre soin de soi, est-ce déjà prendre soin de l’autre ?

En quoi être attentif.ve à nos propres besoins, donner du sens aux attentions que l’on se porte est une manière, aussi, d’avoir de l’attention pour l’autre, et ce quel qu’il soit ?!

Me voilà repartie dans une nouvelle réflexion alors que j’entends au-dehors un oiseau chanter pour démarrer sa journée. Ma chambre est encore dans une douce pénombre. Mes yeux sont à peine entrouverts alors que mon cerveau est déjà en ébullition.

Prendre soin de soi, s’offrir du temps, s’honorer au travers de petits détails…

J’aime souvent commencer mes préconisations d’accompagnements par une sortie de notre zone de confort. Toute légère, rassurez-vous, mais qui peut, parfois, à elle seule, représenter un grand pas. L’idée qui se présente souvent, dans un premier temps, c’est celle de prendre 5 minutes par jour pour soi uniquement !

5 minutes, me direz-vous, c’est relativement peu… certes, … mais c’est à la fois beaucoup !

Essayez donc de prendre 5 minutes par jour pour vous. 5 minutes où vous n’êtes pas à courir dans le faire, où vous ne pensez pas à autrui, aux différentes tâches qu’il vous reste à accomplir pour bien clore cette journée…

Juste 5 petites minutes dans cette longue journée où il est juste question d’être, où il est question d’écoute de soi, de ses émotions, de ce qui vous anime profondément quand vous pensez à telle ou telle chose vous impliquant.

Est-ce que vous vous imaginez le faire concrètement ? Et le faire 5 minutes par jour ?!?

C’est une première étape que d’être en conscience d’un plus grand ressenti de soi, de ses envies, de ses sentiments ; mais aussi de sa tristesse ou de sa colère. C’est une grande occasion que de laisser vivre toutes ces émotions en vous, de les accueillir et de les laisser vous traverser. Vous ne risquez rien au final car vous avez posé une règle, un cadre : elles n’auront que 5 minutes d’offert ! Et peut-être que cette colère réprimée n’était pas si forte que cela en y regardant de plus près et qu’elle avait juste besoin d’être exprimée une bonne fois pour toutes avant de disparaître,…

Alors oui ! L’émotion qui aura surgit pourrait perdurer plus que 5 minutes. Mais si c’est le cas, doit-on y déposer un regard jugeant ? Est-ce mal que de penser à soi ? Est-ce mal que de se donner un espace-temps pour panser ses plaies et aller de l’avant ?? Et peut-être que finalement, cette émotion perdure car elle a besoin d’être étayée, de se voir accompagnée, comme vous, pour s’apaiser.

J’ai été très sensible à ce que disait Bruno Humbeeck, psychopédagogue et auteur de nombreux ouvrages sur la maltraitance, la résilience. Il intervenait lors d’une interview donnée sur l’émission Tendances Première sur la question du temps libre : « Il faut se donner du temps libre. Le vrai temps libre c’est celui qui n’appartient qu’à moi. […] (L’être humain doit) toujours veiller à couper son temps en trois : le temps professionnel, le temps familial et mon temps libre. Le temps libre, je n’ai de compte à rendre à personne. Et je prends le temps que je veux pour faire ce que je veux. Et je respecte ce droit chez mes enfants (entendons ici chez l’autre en général) aussi. « 

Ce premier pas vers soi prend aussi du sens si l’on réfléchit en ces termes : pourquoi exiger de l’autre qu’il prenne 5 minutes pour nous si nous ne sommes même pas en capacité de le faire pour nous-même ?

Pourquoi demander à l’autre d’être attentif.ve, d’être à l’écoute, de veiller à nos besoins voire de les anticiper, si pour nous-mêmes, cette tâche – qui nous incombe d’ailleurs en tout premier lieu – nous la refusons ou nous l’évitons et la remettons encore et encore à plus tard ?

Il est important, je pense, de prendre en charge son propre bonheur plutôt que de l’attendre de la part d’autrui. Au travers de l’attente, j’ai la certitude que l’on crée soi-même le gouffre de la déception à venir. Rien ne sera exactement tel que vous l’imaginiez si c’est à l’autre qu’incombe cette responsabilité. L’être humain n’est pas encore capable de lire dans les pensées d’autrui. Il pourra essayer de coller à ce qu’il/elle pense être votre attente, mais ne s’y conformera pas en tout point.

Notre santé sexuelle est de notre responsabilité. C’est une part précieuse de notre être dans sa globalité que d’être en pleine capacité de jouir, de se donner cette possibilité si on le souhaite.

En entretetant chez nous l’envie de, le désir, le plaisir, l’opportunité de, nous nous donnons la possibilité de vivre en tant qu’être complet. Il n’est pas seulement question d’avoir des rapports réguliers, deux, trois fois par semaine et cetera… quand je parle de santé sexuelle. Pour moi, il est avant tout question de rendre sa juste place à notre envie d’un érotisme épanouissant, qu’il soit ou non ancré dans la matière, qu’il se réalise ou non sous la forme d’un coït ou d’un rapport.

L’activité sexuelle, mais aussi affective, intime, érotique, est une forme à part entière de notre expression personnelle. La santé en règle générale comporte cette notion essentielle de bien-être. En toute logique et en toute humanité, une activité sexuelle, affective, intime, érotique est, et amène à ressentir une forme de bien-être. Sa légitimité est donc de mise.

Je dirais, pour conclure, avant de sortir du lit et de commencer ma journée, que jouir de sa vie , dans ses différentes sphères, c’est se donner l’occasion d’accéder au bien-être, d’accéder à l’épanouissement. Alors jouissons de la vie encore et encore en prenant bien soin de notre santé et donc de nous-mêmes et quelque part de cet.te autre avec qui nous sommes ou serons en relation.

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